On me dit souvent que c'est vraiment dommage qu'il n'existe pas d'école pour les parents.
En effet, quel parent n'a jamais pensé : "Comme c'est dur ! Franchement, qu'est-ce que je peux faire de plus ?" Ou bien encore
"Faites des gosses !", petite allusion commune face à l'ingratitude de certaines situations.
Il est parfois excessivement difficile d'être parents. Et c'est loin d'être un scoop !
Certains n'ont pas eu la chance d'avoir eu de bons modèles et doivent s'inventer chaque jour dans leur rôle de parents. Il s'agit d'être, dans ces cas, très courageux, créatifs et très réfléchis.
D'autres doivent faire face à une ambiance familiale qui a tourné à la colère et à la soupe à la grimace au quotidien et qui a déjà contaminé toute la famille.
Et puis parfois, la vie ne fait pas de cadeaux et il faut pourtant faire face, et garder le moral.
Ni Google ni 100 000 vies de psy suffiraient pour répertorier toutes les situations difficiles que peuvent traverser les parents, potentiellement.
Alors faute d'école de parents, les psys sont là pour aider quand ça coince.
Comment cela se passe ?
Une fois que vous aurez déniché Le psychologue (dont le titre de "Psychologue" vous garantit l'obtention d'un diplôme d'état et d'un code de déontologie) et le rendez-vous pris, avec les deux parents idéalement, vous prendrez le temps de raconter, de décrire, de dérouler minutieusement les événements, les particularités, les inquiétudes, les incompréhensions, les tentatives, les effets secondaires sur toute la famille, etc. Et pour faire tout cela, vous ferez appel naturellement à votre capacité de structuration et prendrez de la distance au passage.
Le psychologue, lui, vous guidera vers les bons questionnements, grâce à sa longue expérience clinique avec les enfants et les familles, et sa propre distance.
Pour parler de mon expérience, ce n'est qu’après plusieurs années qu'il m'est apparu aisé de comprendre le message, ou le profil d'un enfant, seulement à partir du discours des parents. Évidemment, parfois, certains signes me font demander à voir l'enfant pour être sûre de ne pas passer à côté d'une pathologie.
Dans le récit des parents, une certaine cohérence clinique est recherchée. C'est difficile à définir, mais c'est comme une sorte de "logique humaine" prenant en compte la dynamique familiale entière (le système) et le rôle de chacun.
Le psychologue vous posera donc des questions sur la petite histoire de l'enfant (l'anamnèse), son développement, ses relations avec la fratrie, son comportement à la maison, à l'école, avec ses amis, etc.
Donc, la réflexion de cet atelier de travail avec les parents se base sur un échange de questions et des explications. Entre formation et thérapie, la guidance parentale fait des parents des co-thérapeutes, comme j'aime les nommer.
Car ce sont bien leurs observations qui nous donnent matière à réflexion. "Observation" pour laquelle on se penche pour se trouver au bon moment et au bon endroit, on tend l'oreille pour mieux écouter et mieux comprendre, on cherche et on trouve, mais surtout une observation qui s'aiguise et s’intéresse, et cela, dans la durée, même après que nous ayons fini.
Puis sortira de nos séances-ateliers, des stratégies thérapeutiques, des méthodes d'éducation adaptées, parfois même un rééquilibrage des rôles, ou bien une réflexion profonde sur les fameux modèles de parent (inconscients ou non) et une position consciente de se les approprier librement, dans la répétition ou pas.
Tout cela se trouve être testé et approuvé par les parents lors des semaines suivantes et en fonction de leur retour, nous ajustons ensemble, s'il le faut.
Évidemment, ces guidances parentales peuvent s'associer, dans le même temps, à des thérapies individuelles avec l'enfant quand cela s'avère nécessaire.
Mais quand on peut ne pas déranger les enfants, alors pourquoi pas ?
Et surtout, selon moi, le plus important, est que l'implication des parents est un facteur de rapidité, car les prises en charge sont plus courtes, mais aussi s'inscrivent dans la durée, car les parents conservent un regard plus ciblé, une vraie écoute et une réflexion plus fine.
Quoi qu'il en soit, n'oubliez jamais que Nobody is perfect !
Il n'existe donc pas de parents parfaits, et ni d'enfants parfaits.
Selon moi, le "bon" parent est celui qui s'interroge.
Nathalie DARMON
Psychologue de l'enfance et de l'adolescence. Psychologue clinicienne et cognitiviste, spécialisée dans les difficultés d'apprentissage et la surdouance.
Psychothérapies, Bilans et rééducations.
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